Raymond Lull, noble espagnol, brillant professeur universitaire du 13ème siècle, renonça à un avenir plein de promesses pour se consacrer à l’évangélisation des musulmans. A deux reprises, il fut expulsé de sa patrie et enfermé pendant un an et demi dans un donjon. Dans sa vieillesse, on se saisit de lui et il fut lapidé. En mourrant, il prononça ces dernières paroles: “Jésus seul.” Peu avant sa mort, il disait encore: “Celui qui n’aime pas ne vit pas, et celui qui vit par Jésus-Christ ne mourra jamais.”
Premier pionnier à travailler parmi les musulmans, il raconte comment il reçut sa vocation. Il menait joyeuse vie, se plaisant dans le luxe. Un jour, alors qu’il était seul, il vit le Christ s’avancer vers lui, chargé de sa croix. “Porte ceci à ma place”, lui dit-il. Lull refusa et le repoussa. Mais le Christ le retrouva dans le silence d’une cathédrale majestueuse où Il lui fit la même requête; et Lull refusa de nouveau. Le Christ n’abandonna pas la partie et revint encore; mais, cette fois, rapporte le missionnaire, “Il prit sa croix et sans un mot, me la mit dans les mains. Que pouvais-je faire d’autre que de la saisir et de la porter?”
C’est ce qu’il fit, mais ce geste l’amena à être lapidé à mort.
[photo: Statue de Raymond Lull Palma à Mallorca, Espagne, où il est né]