La visée de cette n’article n’est pas de déconstruire la théorie du psychologue Abraham Maslow, qui est le reflet d’une réalité aussi certaine que profondément humaine, mais de passer cette grille de lecture des motivations de l’homme au crible de la Bible.
Nous avons en effet le choix de suivre nos propres désirs qui nous placent automatiquement dans la configuration psychologique que propose Maslow ou de suivre la ligne de conduite de la Parole de Dieu qui transforme le modèle de fond en comble comme nous allons le voir.
« L’homme est un animal insatiable » nous dit Maslow (A Theory of Human Motivation, 1943). L’homme cherche à satisfaire ses besoins dans l’ordre, du plus bas au plus haut niveau de la pyramide. Par exemple, si ses besoins vitaux et de sécurité sont assurés, le besoin d’être entouré ou le besoin d’appartenance « va monopoliser la conscience de l’individu et va faire converger vers lui les différentes capacités de l’organisme ».
La Bible reconnait évidemment l’existence de ces besoins et en parle souvent, j’ai retenu ici un passage pour chacun des besoins décrits par Maslow. Voyons la réponse qu’apporte la Bible aux besoins de l’homme.
- Les besoins vitaux : « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » [Matthieu 6 : 24-25]
- Le besoin de sécurité : « L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien. Il me fait prendre du repos dans des pâturages bien verts, il me dirige près d’une eau paisible. » [Psaumes 23 : 1 et 2]
- Le besoin d’être entouré : « Tous ceux qui croyaient étaient ensemble et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils en partageaient le produit entre tous, en fonction des besoins. Chaque jour, avec persévérance, ils se retrouvaient d’un commun accord au temple; ils rompaient le pain dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés. » [Actes 2 : 44-47]
- Le besoin d’identité : « Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été sans résultat. Au contraire, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu [qui est] avec moi.» [1 Corinthiens 15 : 10]
- Le besoin de se réaliser : « Mais maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la progression dans la sainteté et pour fin la vie éternelle.» [Romains 6 : 22] [voir aussi 2 Corinthiens 3 : 18]
Au lieu de chercher à combler mes besoins vitaux, je lui donne ma vie, je m’abandonne à lui et il prend soin de moi. Au lieu de rechercher la sécurité dans l’argent, les choses matérielles, je me confie en Dieu et il me donne sa paix. Au lieu de chercher à être entouré sur la base de la manipulation et l’égocentrisme, je me donne aux autres et je reçois le don de la communauté, au lieu de regarder à mes propres faiblesses, je reçois sa justice et je vis par lui, au lieu de poursuivre une perfection humaine, je recherche sa gloire et il me donne de lui ressembler.
Dieu est mis à la première place. On constate alors que les besoins décrits par Maslow viennent au second plan mais qu’ils ne sont pas moins bien comblés que lorsque l’homme met tous ses moyens en œuvres pour y parvenir, au contraire ! C’est un paradoxe qui dérange : comment peut-on avoir plus de prospérité à tous égards en allouant moins de temps aux solutions humaines de prospérité ?
D’aucuns considèrent en effet que croire en Dieu est un investissement, un sacrifice, un pari qui se fait au détriment de la jouissance de la vie. Non, mais bien plutôt au détriment du péché, et au profit d’une vie comblée par Jésus avant même le manger et le boire.
Enfin si nous devions nous adonner au même exercice de Maslow sur le modèle biblique cette fois-ci, nous obtiendrions probablement la pyramide ci-dessous.
Dans la pyramide de Maslow, l’homme est animé par ses besoins. Dans le modèle de la foi, l’homme est animé par l’amour de Dieu pour lui. Le paradigme est retourné. On passe d’une vision égocentrique à une vision christocentrique de la vie.
Cette analyse peut sembler radicale, mais l’Evangile est radical. Nous pourrions résumer cet article et même synthétiser cette dernière pyramide en une phrase : l’homme a besoin de Jésus.
Maslow dit lui-même que rares sont ceux qui atteignent le bout de sa pyramide. Dans le modèle de la foi, l’homme n’a qu’à répondre à l’appel de Dieu et Dieu prend en charge le reste. Ainsi, à l’instar de la phrase de Victor Hugo « Celui qui ouvre une porte d’école ferme une prison », je pense pouvoir dire : celui qui ouvre son cœur au Seigneur le ferme à l’insatisfaction perpétuelle. En fait, le péché est un antibiotique, la grâce de Dieu est une source d’eau vive qui ne tarit jamais.
De deux choses l’une : nous vivons pour nous-même ou nous vivons pour Dieu qui s’occupe de nous (Matthieu 6 : 33). Cependant ce style de vie que j’essaye de décrire ici, nous ne pouvons pas y parvenir, c’est au-dessus de nos forces et de notre volonté, c’est pourtant ce vers quoi nous devons tendre selon la Bible.
C’est avec l’aide de Dieu que nous pouvons vivre ainsi. C’est Dieu qui donne la foi. C’est la Grâce. C’est un don. Nous devons chercher Dieu avec un cœur sincère et c’est lui qui va opérer en nous ce changement de priorité, en faisant passer les choses éternelles avant les choses de ce monde.
[publié pour la première fois le 10 avril 2012]